- Situation et site :
- Située au nord-ouest du département de l'Aube (région Grand Est), à quelques minutes de la Marne, dans la plaine alluviale de la vallée de la Seine, et à seulement 120 km de Paris, la ville de Romilly-sur-Seine est la deuxième ville de son département en terme de population.
- La situation de carrefour de la ville de Romilly-sur-Seine ainsi que son site (plaine alluviale) expliquent en partie l'histoire de la ville…
- Histoire :
- La vallée de la Seine, traditionnelle voie de passage, a connu une occupation très ancienne dont les vestiges sont attestés dans toute la région. De cette façon, le site de Romilly a lui-même probablement bénéficié d'une occupation précoce, même s'il n'a pas été assez fouillé pour le confirmer. Toutefois, il est à peu près assuré que l'éminence des Hauts Buissons qui domine la ville à l'ouest a été occupée à l'époque gallo-romaine par une villa dont le propriétaire aurait été un nommé Romilius, en quelque sorte le héros éponyme de la ville.
- Toujours en raison de sa situation de carrefour, la ville de Romilly-sur-Seine a vu passer bien des invasions : remontée des Normands sur la Seine, chevauchées de la Guerre de cent ans, passage de bandes armées des guerres de religions à l'époque moderne, invasion en 1814 des Autrichiens à la poursuite de Napoléon Ier, invasion prussienne en 1870.
- Jusqu'à la Révolution française, Romilly est un gros bourg d'environ 1200 habitants dont l'économie est essentiellement agricole. Les terres et le pouvoir sont alors partagés entre une seigneurie laïque et une abbaye. Du château du seigneur ne subsistent aujourd'hui que deux pavillons, tandis que la belle maison abbatiale du XVIIIe siècle et ses dépendances sont le seul indice du pouvoir religieux régulier ayant régné sur Romilly-sur-Seine.
- De ce passé rural, donc, pas de traces spectaculaires : les châteaux ont été démantelés au XIXe siècle, l'église du village qui menaçait de tomber en ruine fut démolie en 1905 ; quant au cimetière qui l'entourait, il a été transféré à la périphérie de la ville. Reste l'abbaye de Sellières et, pour qui veut bien flâner dans le vieux Romilly, tel ancien moulin hydraulique, tels anciens lavoirs, et nombre de vieilles bâtisses pour garder la nostalgie d'un passé révolu, certes discret, mais toujours sous-jacent.
- En fait, c'est surtout son passé industriel qui fait l'originalité de la ville de Romilly-sur-Seine. Avec l'augmentation de la population propre à la fin du XVIIIe siècle, l'agriculture ne suffit plus à subvenir aux besoins des Romillons qui se tournent alors vers la pluri-activité : tout en continuant à travailler la terre, une partie de la population parvient ainsi à gagner des revenus supplémentaires en travaillant à domicile sur des métiers à filer pour le compte d'un patron. C'est l'époque de la proto-industrie. Avec le XIXe siècle et la révolution industrielle, la commune se développe donc progressivement grâce à une économie désormais résolument tournée vers la bonneterie, à l'instar de toute la périphérie troyenne. Au début du siècle, les premières usines sont construites et de nouvelles maisons, celles des patrons et des ouvriers de l'industrie bonnetière, sont érigées autour du bourg existant. La ville sort de ses limites historiques. A la fin du XIXe, on compte près de 2600 métiers à filer pour 4000 habitants, et juste avant la Première Guerre mondiale, Romilly-sur-Seine est le deuxième centre bonnetier du département avec 61 établissements et 1114 ouvriers. L'irruption du chemin de fer achève d'urbaniser et de modeler le bourg. L'arrivée de la première ligne est très précoce puisque venue de Montereau, elle atteint la ville dès 1848. Romilly devient alors rapidement un carrefour ferroviaire, en relation avec Paris et Troyes et au coeur d'un réseau d'intérêt régional, aujourd'hui désaffecté, mais qui continue de structurer le paysage.
- Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Romilly profite largement de l'expansion économique des Trente Glorieuses ; c'est un peu l'âge d'or de la cité romillonne. En 1930, la population est à peu près la même que celle d'aujourd'hui, à savoir : 14 000 habitants ; mais 4630 ouvriers, soit plus du tiers de la population, travaillent dans l'industrie bonnetière et de tissus élastiques, dont un grand nombre dans de petits ateliers ou à domicile. La bonneterie jusqu'ici dans l'étroite dépendance de Troyes acquiert son autonomie avec l'installation de sociétés et de grandes unités productrices spécifiquement romillonnes : Romilly devient un des tous premiers centres français de production de tissus élastiques et de chaussettes et dans la foulée vont y briller les noms fameux de Chantelle, du Coq Sportif, d'Olympia, de Barbara entre autres... Aujourd'hui, de nombreuses petites usines avec leur toit si particulier, situées dans des cours ou derrière des maisons d'habitation, sont autant de vestiges de ce passé industriel romillon que vous pourrez découvrir au cours d'une des visites guidées que vous propose l'Office de Tourisme de la Ville.
- Deux personnages emblématiques de Romilly-sur-Seine :
- Voltaire : Si vous venez à Romilly-sur-Seine, vous aurez la surprise d'y découvrir une plaque à la mémoire de Voltaire, juste en face de la place des Martyrs, sur le mur de gauche du Conservatoire municipal… Petite explication historique. A la mort de Voltaire, son neveu, qui était commandataire de l'abbaye de Sellières située sur la commune de Romilly-sur-Seine, réussit à faire inhumer le philosophe dans le caveau de l'abbaye jusqu'à ce que les biens de l'Eglise soient sécularisés au lendemain de la Révolution. Le corps de Voltaire dut alors être déplacé ; c'est ainsi que sa dépouille séjourna quelque temps dans l'ancienne église de Romilly-sur-Seine. Malheureusement, elle n'y demeura pas longtemps (2 mois), et Voltaire fut finalement inhumé en l'église Sainte-Geneviève de Paris (actuel Panthéon), entre Mirabeau et Descartes. Toutefois, la découverte, en 1927, d'un squelette à l'abbaye a pu faire croire que la dépouille de Voltaire avait été conservée par Sellières. Cette histoire a d'ailleurs largement contribué à alimenter la légende romillonne. Quoi qu'il en soit, nous retiendrons de cette histoire le bref passage du corps d'un célèbre philosophe à Romilly, ainsi que le rappelle la plaque.
- Henri Millet (1865-1902) : Moins connu que Voltaire, Henri Millet demeure cependant l'un des personnages incontournables de l'histoire romillonne. D'une part, parce qu'en tant que bonnetier, il cristallise autour de lui l'identité même d'une ville avant tout industrielle ; il est l'archétype du Romillon de la seconde moitié du XIXe siècle. D'autre part, parce qu'il était un homme doué et brillant qui sacrifia sa vie, notamment matérielle, pour défendre un idéal politique, celui du socialisme. Fils d'une époque (celle des débuts du socialisme et des grandes théories collectivistes), Henri Millet a marqué la ville de Romilly-sur-Seine, d'abord comme militant, puis comme Maire de 1895 à 1896, et de 1900 à 1902. Il était l'expression même des combats forgeant l'âme de sa ville. Malheureusement, la maladie emporta trop vite cette figure importante du Parti Ouvrier français. A sa mort, le Conseil municipal décida d'honorer la mémoire du défunt en donnant son nom à la rue Basse du Parc qui l'avait vu naître, et en érigeant un monument funéraire conçu par le célèbre sculpteur Alfred Boucher. Le monument fut inauguré le 17 avril 1904, à l'occasion du deuxième anniversaire de sa mort. Vous pouvez toujours l'admirer au cimetière des Hauts Buissons.
- Le jumelage :
- A l'heure actuelle, Romilly est jumelée avec cinq villes étrangères : deux en Allemagne, une en Ukraine, une en Italie et une en Grande-Bretagne. Les trois premiers jumelages eurent lieu la même année, en 1960, c'est-à-dire en pleine Guerre froide. Ainsi, le tout premier (4 mai 1960), avec Gotha (ancienne Allemagne de l'Est) avait-il pour objectif de créer un lien derrière le rideau de fer. Le 14 juin, la ville italienne de Medicina se lia à Romilly, suivie par la britannique Milford Haven, le 14 novembre. Le 1er décembre 1967, Ouman en Ukraine, se jumela à Romilly-sur-Seine. Enfin, plus récemment, une autre ville d'Allemagne, Lüdensheid, vint grossir le rand des villes jumelées à la Ville (27 mai 1991).
- Aux entrées de la Ville, des panneaux mentionnent le nom des villes jumelées, tandis que le square des Cités Unies, avenue du Général de Gaulle, célèbre les villes jumelles avec un panneau indiquant la distance qui les sépare de Romilly-sur-Seine.